Antoine Pérel, l'adrénaline comme un guide

Antoine Pérel admet qu’il est certainement "un peu fou"... Et totalement accro au sport et à l'adrénaline pour se lancer, à trente ans passés, dans le triathlon. Surtout avec un handicap, une maladie génétique des yeux qui le rend malvoyant.

Mais le haut niveau, il ne peut pas s'en passer. Avant le para-triathlon, il tutoyait déjà les sommets. En athlétisme handisport : saut en longueur et relais 4x100 mètres. Il a même participé aux Jeux Paralympiques de Pékin en 2008 dans ces disciplines !

"Le sport de haut niveau est addictif. J’aime avoir mal à l’entraînement, en compétition. J'aime ces sensations, ce frisson de la victoire. Sans cette adrénaline, j’aurais arrêté depuis longtemps." Le frisson de la victoire, il connaît. Antoine Pérel est déjà une référence mondiale dans sa "nouvelle" discipline.

En 2023, il a remporté la médaille d'or aux championnats d'Europe et celle de bronze aux championnats du monde de para-triathlon. Et le mois dernier, il a gagné une épreuve de la Coupe du monde en Australie qui l'a propulsé à la deuxième place du classement mondial et lui assure un peu plus sa présence aux Jeux de Paris. "Les Jeux, j'y pense mais je suis serein. Je fais de l'imagerie mentale et visualise de façon positive les monuments de Paris, l'eau de la Seine, les spectateurs, la famille, mes adversaires..."

Attaché par le poignet

Antoine Pérel aime le frisson de la victoire mais aussi celui de l'amitié, de la complicité basée sur une totale confiance avec son guide. Yoan Le Berre est un athlète également, mais valide, qui l'accompagnera à Paris. Le guide est ses yeux et une partie de sa force. Le binôme doit fonctionner parfaitement. "Il me permet d'être à 100% de mes capacités."

Lors de l’épreuve de natation, Antoine est relié à son guide par la cuisse. Ils communiquent par le toucher. Par exemple, pour lui indiquer une bouée à droite, le guide lui donne une petite tape sur la tête. Pour une bouée à gauche, il coupe sa trajectoire. Puis place au vélo, en tandem, à 45 km/h de moyenne. Enfin, la course à pied. Leurs poignets sont attachés.

A terme, Antoine Pérel veut reprendre sa mission à l'agence d'Hazebrouck, après avoir été détaché pour préparer les Jeux. "France Travail m'a beaucoup apporté en soutien et aide pour remplir mes défis sportifs. Je tiens à retrouver mon métier de gestionnaire administratif ou travailler pourquoi pas dans la communication... Mais rendre à France Travail en m'investissant à nouveau, en apportant mon expérience, en transmettant à mes collègues ce vécu de la victoire et du dépassement de soi." Ses collègues lui ont probablement demandé avec insistance de ne pas revenir seul. Mais avec un objet doré, argenté, voire en bronze autour du cou…

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